Publié dans GVA à 5 mai 2022
Zandhoven - Lors du conseil communal de Zandhoven de jeudi dernier, des critiques ont fusé de la part de son propre parti majoritaire, le CD&V, contre la signature de la charte Bye Bye Lawn visant à faire pousser de l'herbe et des accotements. Louis De Jaeger d'Ypres, auteur et créateur des actions Bye Bye Grass et Bye Bye Lawn, a entendu les critiques et souhaite clarifier les choses. "Celui qui est en faveur de Bye Bye Lawn est aussi en faveur de l'agriculture", affirme-t-il.
L'intervention très médiatisée du conseiller communal Jef Oorts à Zandhoven la semaine dernière, a depuis atteint Ypres. Jef Oorts, élu du CD&V de Zandhoven, qui y dispose de la majorité absolue, s'est abstenu lors du vote sur la charte que la commune de Zandhoven a signée avec cinq autres communes du Voorkempen à Zoersel pour Bye Bye Lawn. Dieter Coppens, figure de proue de la campagne, incite les habitants à laisser leurs jardins s'enfricher et à tondre moins pour favoriser la biodiversité. À l'hôtel de ville, les citoyens peuvent se procurer un panneau à placer sur l'accotement s'ils souhaitent que leur accotement ne soit plus tondu. Jef Oorts a expliqué qu'il ne pouvait pas soutenir cette action, par respect pour ses ancêtres, les agriculteurs, qui, selon lui, travaillaient très dur pour empêcher les mauvaises herbes d'envahir leurs champs. "Et maintenant, nous allons tout simplement laisser monter en graine et laisser les mauvaises herbes se répandre dans tous les champs", a-t-il déclaré.
Les habitants de Zoersel, Brecht, Malle, Ranst, Schilde et Zandhoven ont déjà fait part de leurs réactions enthousiastes. "Enfin un peu plus de couleur", entend-on. Mais Louis De Jaeger se rend également compte que Jef Oorts (CD&V) n'est pas le seul à avoir peur et que ces sentiments sont bien présents dans sa génération, mais aussi chez les plus jeunes. Une crainte qui, selon le fondateur de Bye Bye Lawn et auteur agricole Louis De Jaeger, est injustifiée.
Agroécologie
"Ces dernières années, l'agriculture a subi d'énormes pressions en raison du changement climatique. Une sécheresse extrême menace de provoquer de mauvaises récoltes cette année encore. La pression exercée par les maladies et les parasites ne facilite pas le phénomène. Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), la seule façon de sauver notre agriculture est de miser sur une plus grande biodiversité. Cela se traduit par une forme d'agriculture appelée agroécologie", a répondu M. De Jaeger à la fausse note de M. Zandhoven.
Bandes de fleurs
"Pour lutter contre la pression des maladies, les problèmes d'eau, de ravageurs et d'érosion dans l'agriculture, les agriculteurs seront obligés de semer des bandes fleuries entre leurs cultures. Ces bandes abritent des millions d'insectes qui sont les ennemis naturels des ravageurs agricoles. Je comprends le choc de Jef, mais le véritable ennemi n'est pas les graines de mauvaises herbes", déclare M. De Jaeger.
"L'intégration des bandes fleuries commence progressivement à s'imposer parmi les agriculteurs, mais il est logique que tous les agriculteurs ne soient pas encore prêts. Dans ce dernier cas, les agriculteurs peuvent simplement être reconnaissants que les municipalités et les citoyens assument leur rôle de "créateurs de biodiversité". Nous devons nous rappeler que nous voulons tous la même chose : un beau paysage, des champs agricoles productifs et un bon revenu pour l'agriculteur. Et que la clé réside dans la collaboration, et non dans l'arrêt de campagnes essentielles en raison de vieux schémas de pensée", affirme M. De Jaeger.
